En réponse à la pandémie de Covid19, la France applique, à partir du 17 mars 2020, et pour les 55 jours qui suivront, une restriction des déplacements au strict nécessaire. Ce confinement a des conséquences lourdes sur l’économie réelle. Les économistes de l’INSEE enregistrent un recul de l’activité de 5,3 % au premier trimestre 2020¹, en lien notamment avec une contraction de la consommation des ménages, pilier de la demande globale au côté de celle des entreprises, des administrations et du « reste du monde »².
Comme le montre le graphique qui présente l’évolution de la consommation mensuelle en biens alimentaires et en biens manufacturés des ménages français entre janvier 2019 et mai 2020 (en milliards d’euros), la consommation en biens manufacturés a chuté de près de 37 % entre février et avril 2020. Parmi les biens fabriqués, le secteur du textile enregistre la baisse la plus importante (-54 % en mars), marquée par la fermeture des commerces physiques. L’ampleur de la crise actuelle est sans commune mesure avec la crise des subprimes où le recul de la consommation en biens manufacturés s’était limité à -1% entre 2007 et 2008. Dans le même temps, on remarque un léger pic de consommation de biens alimentaires à l’entrée du confinement (+9%).
Néanmoins, on observe un net rebond de la consommation, début mai, à la sortie du confinement (+45 % par rapport au mois de mars). Selon l’INSEE, dans son point de conjoncture publié le 8 juillet 2020³, la consommation en juin aurait progressé pour quasiment retrouver son niveau d’avant crise (inférieur de 3 points de pourcentage à la normale seulement) eu égard à des habitudes de consommation retrouvées et à la pleine réouverture des commerces physiques. De cette manière, il semblerait que la reprise de la consommation des ménages soit enclenchée, favorisée par des mesures de soutien du pouvoir d’achat au plus fort de la crise comme l’accès élargi au chômage partiel.
Baptiste Fardet
¹Tableau de bord de la conjecture de l’INSEE paru le 16/07/2020, date de mise à jour 29/05/2020.
²Les comptes du reste du monde retracent, selon la définition de l’INSEE,les relations économiques entre les unités qui font partie du territoire économique et celles qui n’en font pas partie.
³Voir Insee