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Évolution des composantes du PIB, 2008 à 2020 (Graphique)

 

Les économistes, penseurs et précurseurs ont été nombreux à vouloir mesurer et identifier les facteurs de la richesse. C’est ainsi qu’Adam Smith, philosophe et économiste du XVIIIe siècle essaie de résoudre ce questionnement dans Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations [1].

Aujourd’hui encore, le sujet est au cœur de l’actualité économique. Depuis l’apparition de la comptabilité nationale (grande dépression des années 30 / après guerres mondiales), la mesure de la richesse produite devient réalité avec la création d’un indicateur, aujourd’hui incontournable : le Produit Intérieur Brut (PIB).

Le PIB est l’indicateur de mesure de la production. Toutefois, il ne prend pas en compte la production non marchande (travail domestique, bénévolat…), l’économie souterraine (travail au noir ou productions illégales[2]). Enfin, il convient de rappeler que le PIB n’est pas un indicateur du bien-être (par exemple, la pollution peut contribuer à augmenter le PIB). Il peut se calculer de trois façons possibles : l’approche par la production[3], l’approche par les revenus[4] et l’approche par la demande. C’est cette dernière approche qui est traitée dans le graphique ci-dessus.

Celle-ci consiste à étudier le PIB comme la somme des différentes composantes de la demande, i.e. la demande intérieure (consommation finale en biens et services et l’investissement) et la demande extérieure, que l’on appelle dans le graphique le solde extérieur (exportations – importations).

Les graphiques montrent la contribution des différentes composantes de la demande, ainsi que les stocks, dans le taux de croissance. Par exemple, on constate qu’au premier trimestre 2009, le PIB français a diminué de 1,7 %. La baisse de la demande intérieure y contribue pour -0,85 point de pourcentage tandis que les variations de stock contribuent pour -0,76 point. Les 0,09 point manquant pour expliquer cette baisse proviennent du solde extérieur.

Concernant la période 2016 – 2020, on constate une faible croissance trimestrielle jusqu’au début de l’année 2020, où la demande intérieure chute (-6,31 points) en raison de l’épidémie de la Covid-19 et du confinement. En tant que composante du PIB, cette baisse participe à la chute de la croissance (-5,9 %). Le deuxième trimestre 2020 confirme la tendance à la baisse du PIB (-13,8 %), avec une demande intérieure qui y contribue pour -12,22 points de pourcentage. Ce même trimestre, le solde extérieur à lui aussi contribué à la chute du PIB (-2,48 points). Seules les variations de stock ont contribué positivement (+0,95 point) mais ne compensant que très marginalement la chute des deux autres composantes du PIB.

Bien que la crise des subprimes et celle du Covid-19 soient deux crises de causes et d’ampleurs différentes, le taux de croissance du PIB au troisième trimestre 2020 devrait repartir à la hausse (+16 %, T3 [5] ) ; phénomène qui avait aussi succédé à la baisse du PIB en 2009. Il sera donc intéressant de voir quelle(s) composante(s) du PIB tire la croissance vers le haut.

 

Erwan Audren

 

[1] Publié en 1776, il est le plus célèbre ouvrage d’A.Smith et est considéré comme le premier livre d’économie moderne.

[2] Florence Jany-Catrice, Jean Gadrey, Les nouveaux indicateurs de richesse, La Découverte, 2012

[3] PIB = somme des valeurs ajoutées + impôts – subventions

[4] PIB = somme des revenus du travail et du capital + impôts – subventions

[5] voir Insee, Note de conjoncture, octobre 2020