Cette chronique a été réalisée dans le cadre du partenariat avec les Journées de l’économie et l’Institut Pratique du Journalisme Dauphine (IPJ Dauphine). Elle synthétise les discussions qui ont eu lieu à l’occasion de la conférence du 3 novembre 2021 : « Un chemin vers un monde plus résilient », conférence qui réunissait Patrick Artus, Emeline Baume, Laurent Berger, Daniel Cohen, Georges Képénékian, Katheline Schubert, modérée par Marie Viennot.
“On a tous été surpris par la vitesse à laquelle l’économie a rebondi”, résume le président de l’Ecole d’Economie de Paris, Daniel Cohen.
Croissance, chômage, faillites… Plus de 18 mois après le début de la pandémie, une majorité des indicateurs économiques de l’Hexagone est au vert. Une fois n’est pas coutume, les Jéco 2021 ont débuté sur de bonnes nouvelles !
Pendant deux heures, le mot « résilience » était sur toutes les lèvres . Avec une surprise non dissimulée sur la scène des Jéco. Ce 3 novembre, à plus d’un an et demi du très sérieux grippage de l’économie par la pandémie, l’édition 2021 s’est ouverte par une conférence égrenant des indicateurs étonnamment positifs. A la question de la matinée, “Un chemin vers un monde plus résilient ?”, les intervenants étaient presque tous d’accord sur une chose : une partie du chemin a déjà été faite.
“Si on regarde la situation de l’économie, on peut même se demander s’il y a eu une crise”. Bien loin de toutes les prévisions alarmistes de début de crise, Patrick Artus, conseiller économique de Natixis, égrène les bonnes nouvelles pour l’Hexagone : deux fois moins de faillites [i] que dans une période normale d’avant crise, un taux de chômage un point plus bas qu’en 2019 [ii] (vers 7.6%), une part non négligeable d’embauches en CDI…[iii]
“On a tous été surpris par la vitesse à laquelle l’économie a rebondi”, résume le président de l’Ecole d’Economie de Paris, Daniel Cohen. Tout au long de la conférence, deux statistiques [iv] tournent en boucle : les 18% de croissance du troisième trimestre 2020, bien loin des 20% de récession cumulée des deux premiers. Et la tendance se poursuit : 2021 devrait dépasser les 6%.
Une crise loin des canons habituels
Pourquoi ce redressement presque inespéré ? Patrick Artus avance deux solides béquilles : l’intervention et les aides publiques, financées par des déficits inimaginables avant, et une adaptation des entreprises. Daniel Cohen complète par le côté inédit des événements : “La crise, totale, n’obéissait pas aux canons habituels. Cette fois-ci, tout le monde avait le nez collé sur un indicateur : le taux d’incidence. Et dès qu’il baissait, travail et consommation remontaient”.
Mais malgré un présent rassurant, pour la majorité des conférenciers, l’avenir se dessine plus menaçant. Une prévision de Laurence Boone trace encore un long chemin vers ce monde plus résilient. “Si on regarde l’avenir, on a des chocs qui nous attendent : la transition climatique, et numérique, affirme la chef économiste de l’OCDE. Puis une autre pandémie.” Histoire de terminer la première conférence des Jéco sur une note moins optimiste.
Pierre KRON
(IPJ Dauphine)
Références :