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Point Marché – Novembre 2021

L’analyse des marchés de Partageons l’Éco, en partenariat avec Climb (ex-Tacotax) – Novembre 2021

Malgré la persistance des difficultés d’approvisionnement et des pénuries de main d’œuvre, le mois de novembre a été marqué par la poursuite de la reprise économique dans les pays développés. La dégradation de la situation sanitaire depuis la fin du mois menace toutefois de fragiliser de nouveau l’activité en fin d’année.

  • En zone euro, la reprise économique s’est poursuivie à la fois dans les services et l’industrie (indice PMI composite à 55,8 vs 54,2 en octobre). Ce dernier secteur continue toutefois d’être pénalisé par les difficultés d’approvisionnement et les pénuries, notamment l’industrie automobile en Allemagne, ce qui continue d’alimenter les pressions inflationnistes. A cela s’ajoute l’envolée des prix de l’énergie qui commence à pénaliser le pouvoir d’achat des ménages, malgré les mesures prises par certains gouvernements. La dégradation de la situation sanitaire avec la rapide hausse des contaminations liée au variant Delta dans la plupart des pays européens a toutefois contraint les gouvernements à instaurer de nouvelles mesures de restrictions (couvre-feu aux Pays-Bas et confinements partiels en Autriche et en Allemagne). L’apparition du variant Omicron dont la dangerosité est encore inconnue a ajouté de l’incertitude quant aux perspectives de croissance européenne.

 

  • Aux Etats-Unis, les indicateurs économiques ont témoigné de la résilience de l’activité économique en novembre, notamment du fait d’une demande élevée grâce au soutien budgétaire du gouvernement. Les tensions sur l’offre ont également montré de premiers signes d’amélioration avec le rebond de la production industrielle, même si le décalage entre offre et demande persiste et continue d’alimenter les pressions inflationnistes. La normalisation du marché du travail se poursuit également progressivement avec la baisse du taux de chômage et la hausse du taux de participation (même si les créations d’emplois ont déçu les attentes ce mois-ci).

Marché actions

  • Les indices actions ont inversé leur tendance à la hausse en novembre après un mois d’octobre porté par les résultats des entreprises meilleurs qu’attendu. Cela s’est d’abord fait progressivement avec la montée des pressions inflationnistes qui a contraint les banquiers centraux à adopter un discours davantage en faveur du resserrement monétaire. Ensuite, la chute s’est accélérée avec l’apparition du variant Omicron qui a fait souffler un vent d’inquiétudes sur les marchés financiers. Après être resté sur la lancée d’octobre pour progresser à +2,2% à la mi-novembre, l’indice MSCI World a finalement clôturé à -1,8% fin novembre.

Marché des taux (obligations)

  • Les taux souverains mondiaux ont brutalement inversé leur tendance à la fin du mois de novembre suite à l’apparition du variant Omicron, qui menace de fragiliser de nouveau la reprise économique mondiale. Les investisseurs ont reculé leurs attentes en termes de calendrier de hausses de taux directeurs des grandes banques centrales, notamment pour la Fed et la Banque d’Angleterre, ce qui s’est traduit par une baisse des taux courts. Les récentes déclarations des membres de la Fed, dont celle du président Jerome Powell, récemment reconduit pour un second mandat, ont tout de même plaidé pour une accélération du rythme de la réduction des achats d’actifs afin de se laisser plus de marge de manœuvre pour les hausses de taux directeurs qui suivront. Le président de la Fed a surpris en retirant explicitement le caractère « transitoire » de l’inflation et en privilégiant ce mandat à celui de l’emploi alors que l’évolution de la situation sanitaire pourrait retarder le retour progressif des Américains sur le marché du travail et le retour vers le plein emploi.

 

  • A l’inverse, Michael Saunders (BoE), un des membres habituellement hawkish (i.e en faveur d’une politique monétaire restrictive), a déclaré que l’institution devrait attendre que les incertitudes autour de la situation sanitaire et notamment l’impact sur l’activité économique du variant Omicron soient levées.

 

  • De son côté, la BCE continue de plaider pour un scénario de pic inflationniste transitoire, malgré le niveau historiquement haut atteint par l’inflation en zone euro en novembre (à +4,9%). Si Christine Lagarde juge très peu probable que les conditions soient réunies pour une hausse des taux directeurs dès 2022, elle a tout de même annoncé lors de sa réunion d’octobre la fin du programme d’achats d’actifs d’urgence lié à la pandémie « PEPP » en mars 2022 et les détails sur la suite des programmes d’actifs sont attendus lors de la prochaine réunion. Les prochaines réunions de politique monétaire de mi-décembre seront donc centrales pour le calendrier de sortie des politiques monétaires accommodantes des banques centrales.

 

Eva Youinou