L’analyse des marchés de Partageons l’Éco, en partenariat avec Climb (ex-Tacotax) – Octobre 2021
Le mois d’octobre s’est traduit par une décélération des économies en Europe et en Chine. En outre, les enquêtes de conjonctures et indicateurs PMI ont souligné un léger ralentissement en Europe, notamment dans les services. En Chine, la croissance du PIB au 3ème trimestre s’affaiblit pour atteindre +0,2%. Au contraire, les enquêtes de conjonctures restent à des niveaux élevés aux États-Unis, notamment dans les services.
En Europe, le taux de chômage atteint son niveau d’avant crise tandis que les embauches continuent de progresser aux États-Unis. C’est dans ce contexte que l’inflation continue d’afficher des chiffres supérieurs aux objectifs des banques centrales. Par exemple, l’inflation a atteint +4,1% en octobre et en glissement annuel dans la zone-euro (première estimation).
Marché actions
- Concernant les marchés, la plupart des indices actions ont progressé. L’indice MSCI World progresse de +4,9% en octobre, après la baisse enregistrée en septembre, pour atteindre +17% depuis le début de l’année. Malgré la hausse des prix des matières premières et les goulets d’étranglement sur les chaînes de production, la progression des marchés actions reflète la publication des bons résultats trimestriels des entreprises. Par exemple, les Bénéfices Par Action (BPA) du S&P 500 ont atteint 49% (vs 39% en prévision) et les prévisions du quatrième trimestre sont révisées à la hausse.
- L’Asie est la seule région qui voit son principal indice boursier – le Nikkei 225 – baisser en octobre (-1,9%). Evergrande, le géant chinois de la promotion immobilière, a évité la faillite mais les tensions du marché immobilier restent importantes et pourraient se propager au sein de l’économie.
Marché des taux (obligations)
- Les stratégies des banques centrales sont mises à l’épreuve de l’inflation. Les anticipations d’inflation aux États-Unis sont révisées à la hausse tandis que l’inflation de septembre était de 5,4% en glissement annuel. La conjugaison d’une forte inflation avec la progression des embauches expliquent pourquoi la FED a annoncé réduire ses rachats obligataires (tapering) de 15 milliards de dollars par mois. À ce rythme, les activités de « quantitative easing »devraient prendre fin en juin 2022. Cette décision était conforme aux attentes des investisseurs, ce qui a limité la volatilité des obligations d’États. Les regards vont maintenant se tourner vers la prochaine hausse des taux, selon l’évolution de l’inflation et de l’emploi.
- En Europe, l’inflation a accéléré a 4,1% en octobre mais la BCE juge également que l’inflation est « temporaire ». En outre, la BCE souligne que l’inflation s’explique par la hausse des prix de l’énergie (+14,7% sur un an), les difficultés d’approvisionnement et des effets de base. Pour ces raisons, la BCE n’envisage pas de remonter les taux directeurs. Le plan détaillé de la BCE en matière de politiques non-conventionnelles se précisera courant décembre, mais il est clair que la BCE souhaite conserver des conditions de financements favorables pour ne pas compromettre une la reprise économique. De son côté, la Banque Centrale d’Angleterre ne relève pas son taux directeur, alors que le gouverneur (A. Bailey) avait déclaré en octobre que « la BoE allait devoir agir pour lutter contre l’inflation». Ces éléments concernant l’inflation se sont traduits par une remontée des taux courts en Europe.
Arthur Lemoine
Etienne Billon