C’est une anomalie qui intrigue les Niçois autant que les habitués de la Promenade des Anglais. En ce mois de juillet, alors que les plages du centre-ville débordent, une étendue de galets pourtant très connue reste étrangement vide. Le sable n’y a jamais été aussi propre, la mer aussi bleue… et pourtant, personne ou presque n’y pose sa serviette.
La plage de Carras, située à l’ouest de la ville, attire traditionnellement familles, locaux et touristes en quête de tranquillité, loin de l’agitation du Vieux-Nice. Mais cette année, elle semble désertée, et même les riverains n’arrivent pas à expliquer pourquoi.
Une plage niçoise désertée en plein été : une première
D’ordinaire, Carras fait partie des plages préférées des Niçois qui fuient les zones surpeuplées du centre. Moins touristique, plus vaste, mieux desservie, elle offre une alternative idéale à ceux qui connaissent la ville.
Mais depuis début juillet, les transats sont vides, les maîtres-nageurs observent une mer déserte, et les restaurants de plage situés à proximité ont vu leur fréquentation chuter. Même les enfants qui y jouaient en fin de journée semblent avoir disparu.
« Je viens ici depuis vingt ans. Je n’ai jamais vu ça, même en période de canicule. C’est comme si la plage avait été oubliée, »
témoigne Michel, 62 ans, retraité niçois croisé sur la promenade.
Les images prises par drone début juillet confirment cette impression : des centaines de mètres de galets déserts, là où d’ordinaire il faut se battre pour trouver une place.
Des explications multiples… mais aucune certitude
Les hypothèses se multiplient, sans qu’aucune ne suffise à elle seule à justifier ce phénomène inédit.
- Des travaux municipaux récents, notamment la pose de nouvelles digues et le réaménagement des accès, ont pu décourager certains habitués.
- Une rumeur persistante évoquant une pollution passagère, pourtant infirmée par les analyses officielles, a circulé sur les réseaux sociaux en mai.
- Le manque d’animations cet été comparé à d’autres plages, plus festives, pourrait avoir détourné les jeunes adultes vers le centre-ville.
- La proximité immédiate de l’aéroport, qui n’a jamais dérangé auparavant, semble soudain poser problème à certains visiteurs sensibles au bruit.
- La forte présence policière en début de saison pour contrôler les regroupements aurait pu donner une image trop stricte de la zone.
Toutes ces raisons, prises ensemble, dessinent un faisceau d’explications… mais rien de clairement rationnel.
Pourquoi certains reviennent justement maintenant
- Plus de tranquillité que sur n’importe quelle autre plage urbaine
- Eau limpide, surveillée, avec poste de secours
- Zéro embouteillage sur les accès piétons
- Des prix très raisonnables au snack local
- Stationnement plus simple qu’au centre
- Ambiance calme, idéale pour les familles ou les lecteurs
Certains habitués profitent donc de cette étrange désertion pour redécouvrir Carras dans des conditions idéales. « C’est devenu ma plage de luxe. Pas un cri, pas une enceinte qui hurle. J’espère que ça va durer », confie Sarah, mère de deux enfants, venue en tramway depuis Fabron.
Et si cette plage vide était une aubaine cachée ?
La mairie n’a pour l’instant communiqué sur aucun incident particulier. Les services de la Métropole confirment que la qualité de l’eau est excellente, que la sécurité est assurée, et que le site reste totalement accessible.
Un agent d’entretien de la ville, interrogé sur place, glisse avec le sourire :
« Les gens veulent toujours aller là où c’est plein. Peut-être qu’ici, c’est juste trop calme pour eux. »
Mais d’autres y voient au contraire un signe révélateur d’un changement dans les habitudes estivales. Moins de monde, plus de confort, une ambiance apaisée : la plage de Carras est peut-être en train de devenir malgré elle l’alternative idéale pour ceux qui cherchent à fuir le tourisme de masse… sans quitter la ville.