Depuis le début de la crise économique résultant de la crise sanitaire liée au Covid-19, le gouvernement a mis en place plusieurs mesures pour soutenir les entreprises, l’emploi et plus largement l’activité économique. L’activité partielle ou chômage partiel est l’une d’elles.
En mars 2020, l’exécutif décide d’assouplir le droit d’accès au dispositif d’activité partielle [i] en France pour soutenir les entreprises face aux mesures de confinement imposé. Ainsi, le nombre de salariés concernés par des nouvelles demandes d’activité partielle a fortement augmenté. Entre le 1 er mars et le 21 avril, plus de 10.1 millions de salariés du privé ont fait l’objet d’une demande d’activité partielle par leur employeur. Concrètement, cela représente 52% des emplois salariés du privé et 34,1% de la population active du pays.
Cette forte augmentation du chômage partiel est due aux mesures de distanciation imposées pour lutter contre la propagation de l’épidémie. Ainsi, les lieux publics et plus largement l’ensemble des lieux à fréquentation sont fermés obligeant des pans entiers de l’économie à un arrêt quasi-total (hôtellerie, magasins non alimentaire, restauration, lieux culturels etc…). Pour le reste, l’Etat impose le télétravail quand cela est possible. A défaut, les entreprises ont l’obligation de réorganiser les postes de travail et d’éviter les déplacements inutiles [ii] .
Finalement, la généralisation du chômage partiel a pour but de limiter l’impact [iii] du choc économique qui s’amorce aujourd’hui. Ainsi, la réduction des salaires qu’il implique et le remboursement de ceux-ci par l’Etat doit permettre d’éviter aux entreprises de faire faillite et aux salariés de garder un revenu (même réduit). Cette mesure inédite est nullement comparable aux mesures prises lors de la crise des subprimes en 2007/2008. Cette crise avait impacté l’ensemble de la finance mondiale puis s’était propagée dans l’économie réelle. Cependant, elle n’avait pas mis à l’arrêt plus de la moitié des salariés du privé.
Erwan Audren
[i] « Lorsqu’une entreprise réduit son activité au-dessous de l’horaire légal ou arrête momentanément tout ou partie de son activité et qu’elle n’entend pas rompre les contrats de travail qui la lient à ses salariés, elle peut avoir recours au chômage partiel. Le système d’indemnisation du chômage partiel permet de gérer une baisse d’activité ponctuelle, limitée dans le temps et ayant pour cadre l’année civile. », INSEE
[ii] DARES
[iii] Banque de France