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L’impact du Covid-19 sur les défaillances d’entreprises (Graphique)

 

Le contexte inédit de la crise sanitaire de l’épidémie de Covid-19 dans laquelle nous sommes, engendre des conséquences sans précédent sur l’économie réelle. L’Insee enregistre en effet au premier trimestre 2020 une baisse de l’activité de l’ordre de 5 % et de 13,8 % au deuxième trimestre, en relation notamment avec la contraction de la consommation des ménages [i].

Dans ce contexte de ralentissement de l’économie, les entreprises se trouvent en grande difficulté, d’autant plus dans le secteur des services. En effet, la baisse de la consommation des ménages induit nécessairement une contraction de la demande adressée aux entreprises (toutes choses égales par ailleurs). A titre d’exemple, celle-ci a diminué de 45 % pour les entreprises du secteur de l’information, communication et même de 70 % pour le secteur de l’hôtellerie-restauration [ii]. Cette difficulté risque d’entrainer un recul du chiffre d’affaires, du bénéfice et, in fine, d’entrainer un manque de liquidités amenant potentiellement à des défaillances d’entreprises.

Paradoxalement, le graphique montre que le nombre de ces défaillances est en baisse. On observe un recul des défaillances d’entreprises depuis janvier 2020 ; recul d’autant plus marqué en mars et avril de la même année. Cependant, cette baisse doit être recontextualisée. En effet, elle est, dans un premier temps, le résultat de la période de confinement sur le fonctionnement des juridictions commerciales et les évolutions réglementaires qui modifient temporairement les dates de caractérisation et de déclaration de l’état de cessation de paiement. L’ordonnance n° 2020-341 du 27 mars 2020 prévoit le gel de l’appréciation de l’état de cessation de paiements au 12 mars 2020, de ce fait, le nombre de défaillances ne peut que mathématiquement baisser.

Dans un second temps, d’après le policy brief de l’Ofce du 19/06 (Guerini et al), les mesures de soutien exceptionnelles à l’activité ont permis de réduire le nombre de défaillances. D’après les auteurs, le dispositif d’activité partielle a été très efficace pour les limiter. Sans celui-ci, la part d’entreprises défaillantes serait passée de 3,2 % à 4,4 %, soit près de 40 % d’entreprises défaillantes en plus.

Finalement, cette hausse attendue des défaillances a été limitée grâce aux mesures mises en place. Cependant, les conséquences réelles de la crise sur les faillites risquent d’arriver dans les mois prochains.

 

Émeline Le Hir

 

Références

[i] Voir Evolution de la consommation de biens alimentaires et manufacturés, Partageons l’éco, 20 juillet 2020

[ii] Voir Commentaire des enquêtes de conjoncture du 23 juillet 2020, Insee